Post by Frédéric Constant on 2020-03-07 17:23:52

Nous reviendrons tout d'abord à travers la présentation des deux articles suivants sur l'évolution de la parenté en Chine et la question du mariage entre cousins :

- Hou Xudong, "Rethinking Chinese Kinship in the Han and the 6 Dynasties", Asia Major 23 (2010)

- Qin Zhaoxiong, "Rethinking Cousin Marriage in rural China", Ethnology 40 (2001)

Nous avons lors des précédentes séances principalement discuté du mariage rituel tel que décrit dans les Classiques. Il servait également de référence aux quelques dispositions du code consacrées au mariage. Nous nous pencherons aujourd'hui sur d'autres formes de mariage, attestées dans différentes sources, mais dont il est difficile de déterminer la prévalence au sein de la population chinoise. Nous examinerons la réponse des juristes, qui adoptaient souvent une attitude pragmatique tentant de concilier pratiques populaires et principes juridiques.

Nous verrons tout d'abord le mariage uxorilocal (招贅) à travers les différentes lois qui l'encadraient, des contrats (1, 2) et un jugement témoignant des tensions pouvant exister entre gendre invité et héritier rituel. Nous aborderons ensuite le statut de la belle-fille adoptée (童養媳) en partant d'un cas de 1756 évoqué par Wang Huizu, puis nous examinerons des articles additionnels codifés à partir des années 1760 tels que les présente et les commente Xue Yunsheng. À titre d'illustration, un jugment à l'origine de l'article additionnel  285-12 peut être téléchargé ici.

 

 

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Post by J. Bourgon on 2020-02-22 11:19:39

La séance commencera par une présentation générale de la famille japonaise avant Meiji, décrite dans sa grande diversité par la sociologue, historienne et démographe japonaise Ochiai Emiko 落合 恵美子, Tokugawa Nihon no kazoku to chiikisei 徳川日本の家族と地域性 (Les familles japonaises de l’époque Tokugawa et leurs spécificités locales).  Ces travaux pourront être comparés à ceux d'Emmanuel Todd, nous discuterons le chapitre que celui-ci a consacré au Japon et à la Corée dans son ouvrage L'origine des systèmes familiaux (NRF-Gallimard 2011), et la notion de "famille souche" ou "système à maison" telle que définie par certains anthropologues. La confucianisation du système familial que nous avons vue à l'œuvre en Corée sera examinée à partir d'un article de I.J. McMullen qui porte sur les oppositions de doctrine qu'a suscitée la question de l'adoption, et un article de Marcia Yonemoto sur divers aspects méconnus de l'adoption successorale, notamment la place qu'y ont tenue les femmes. Puis, nous examinerons deux articles du Buke shohatto 武家諸法度 de 1663 et de 1683 qui régissait l'adoption dans les familles de samurais. A titre de comparaison avec la Chine, nous reprendrons nos traductions des articles portant sur divers aspects de  l'adoption : l'article 78, et tout particulièrement l'article additionnel 78-5 (du DLCY) qui a considérablement assoupli les contraintes anciennes pesant sur l'adoption. Le mariage uxorillocal et les "gendres adoptifs" seront évoqués à partir de l'article additionnel n°101-3, ainsi que sur l'article 104 | Zhuxu jianü 逐婿嫁女 (Chasser le gendre pour marier la fille).

En introduction ou en conclusion, nous discuterons des possiblités de colloque et de publication ouverte par notre travail de deux années sur l'adoption successorale en Chine, en Corée et au Japon.

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Post by J. Bourgon on 2020-02-11 11:32:40

La séance commencera par une mise au point sur la question de l’adoption dans la Corée du Chosǒn (1392-1897). Nous parlerons de l’adoption de type iphu 立後 (adoption d’un représentant de la lignée) répandue au sein de grandes familles aristocratiques. Pour cela nous regarderons un premier passage des Chroniques véridiques (Sillok 實錄) relatant les discussions du roi Sejong 世宗 avec sa cour en 1434 sur la question des sǒja 庶子 (fils, et plus généralement enfants de concubines) comme potentiels héritiers rituels. Nous lirons également un second passage des Chroniques véridiques, daté de 1437, relatant des arguments retenus pour arrêter le choix d’un enfant adopté dans la branche du père. Nous reviendrons ensuite sur les lois concernant l’adoption dans les codes administratifs coréens, en nous appuyant sur le Kyŏngguk taejŏn 經國大典 (1485) et le Taejǒn hoet’ong 大典會通 (1865). L’attention sera portée ici sur deux types de succession : iphu 立後 (succession à caractère juridique, imprégnée de l’idéologie néo-confucéenne) et pongsa 奉祀 (succession « rituelle », reconnaissant une tradition coréenne de succession horizontale). Pour illustrer l’adoption de type iphu, nous examinerons deux cas dans la famille Yun de Haenam 海南尹氏 illustrant la réussite de ce genre d’adoption dans une famille qui a su en tirer profit plusieurs fois durant 19 générations.Nous traduirons également un édit de 1553 qui prit valeur de loi en étant compilé dans le Kaksa sugyo 各司受教 et qui semble avoir exercé une influence considérable sur les pratiques d’adoption aux 16e et 17e siècles. Plusieurs textes d’enregistrement des adoptions par le ministère des Rites seront également présentés, notamment à partir du Kyehu tǔngnok.

En fin de séance, Lucie Viadier nous présentera quelques réflexions sur l'évolution du droit de l'adoption et du divorce dans la Corée coloniale. La situation en Chine nous invitera à faire un point rapide sur le document de police signé par le Dr. Li Wenliang, qui l'enjoignait de ne pas "colporter de rumeurs" alors qu'il alertait le public sur le commencement de l'épidémie de Corona virus.

 

 

 

 

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Post by Frédéric Constant on 2020-01-18 09:29:40

Nous reviendrons au cours de cette séance sur la question de l'application ou non des règles relatives au mariage telles que posées dans le code. Nous illustrerons ces questions à travers la lecture tout d'abord d'une affaire relative au "mariage entre personnes de même nom" (Tongxing weihun 同姓為婚), extraite du 說帖辯例新編.

L'une des questions récurrentes concernait le lévirat, normalement interdit mais semble-t-il suffisamment répandu pour que des affaires soient régulièrement examinées par l'administration centrale. La controverse remonte au moins à la dynastie des Yuan, ainsi que l'illustre le récent livre de Bettine Birge, Marriage and the Law in the Age of Khubilai Khan.

Nous étudierons ensuite la loi   lü 109 | Qu qinshu qiqie 娶親屬 (Prendre une parente pour épouse ou pour concubine) et deux articles additionnels ajoutés dans la seconde partie du 18e siècle , ainsi que le mémoire à l'origine du deuxième article additionnel.

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Post by Frédéric Constant on 2020-01-04 15:19:08

Nous accueillerons tout d'abord Zhao Jing 趙晶, chercheur au centre d'étude sur les documents juridiques chinois anciens (Université des sciences politiques et juridiques de Chine), qui nous présentera 中国古代法律文献概论, ouvrage tout juste paru et proposant une synthèse des recherches les plus récentes sur les sources juridiques chinoises.

La séance servira également d'introduction à l'institution du mariage en Chine. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux conditions de création et de dissolution des liens matrimoniaux (sur la base de la traduction des Lois du code des Qing : 律/lü 101 | Nannü hunyin 男女婚姻 ; 律/lü n° 107 : Tongxing weihun 同姓為婚 ; lü 116 | Chuqi 出妻

La lecture des jugements suivants nous permettra ensuite d'observer le regard que les juristes chinois portaient sur ces dispositions:

Deux extraits du 定例彙編 1 et 2, un jugement tiré du 刑案匯覽 et un autre du 說帖辯例新編.

Ainsi que nous le verrons, les conditions de validité du mariage avaient des conséquences dépassant les simples questions relevant classiquement des affaires matrimoniales.

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Post by J. Bourgon on 2019-11-20 15:52:43

Nous reviendrons brièvement en début de séance sur la terminologie de la parenté d'après l'ouvrage de Maurice Godelier et les formes qu'elle a prise en Chine, après quoi nous entendrons et discuterons une présentation de Jean-François Mignot sur l'adoption en Eurasie qui devrait nous permettre de mieux cerner les spécificités de l'adoption en Chine et en Asie orientale. Puis Jérôme Bourgon commentera une fiche de l'encyclopédie en ligne d'Ulrich Theobald sur l'ordonnancement de l'autel des ancêtres selon le système dit des zhaomu 昭穆 qui matérialisait un principe d'alternance des générations censé déterminé le choix de l'héritier. Enfin, nous reprendrons la traduction des articles du code des Qing sur l'institution d'héritier (lü 78 Li dizi weifa 立嫡子違法), ainsi que sur l'interdiction faite aux mineurs de s'installer séparément de leur propre chef (lü 87-Bieji yicai 別籍異財) ou d'user à leurs propres fins du patrimoine familial (lü 88 Beiyou sishan yongcai 卑幼私擅用財).

 

 

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Post by J. Bourgon on 2019-10-29 14:13:49

Le programme de cette année étant consacré aux lois sur l'adoption et le mariage, il nous a paru judicieux de commencer par un tour d'horizon de la parenté chinoise. Un bon point de départ est le glossaire raisonné réalisé par Feng Hsu, au début de son article The Chinese Kinship System (voir p. 148 et sq., la lecture du reste de ce long article est facultative!) Ce glossaire ayant servi de base aux commentaires de Claude Lévi-Strauss dans les Structures élémentaires de la parenté, il est à l'origine de la lecture '"structuraliste" de la parenté chinoise. Une mise au point récente de Catherine Capdeville-Zeng sur un livre de Laurent Barry et le glossaire de la parenté mis au point par ce dernier nous donnera l'occasion de revenir sur les divers tableaux, dits "de deuil", qui schématisent les relations entre parents, ceci à l'aide du dossier des obligations luctuaires mis au point par Claude Chevaleyre. Ces réflexions préalables devraient nous permettre de traduire adéquatement l'article 368 du code des Qing, "sur les relations sexuelles illicites entre parents" (titre putatif, ainsi que tous les termes en rouge), sur la base d'un glossaire raisonné en partie inspiré de celui de Feng.

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Post by J. Bourgon on 2019-06-19 18:15:08

Persévérant dans notre effort pour comprendre et traduire les lois et la jurisprudence des dynasties Ming et Qing, nous nous intéresserons davantage encore que les années précédentes au droit de la dynastie Chôson en Corée et du Shogunat des Tokugawa au Japon. Il est bien connu que l’une et l’autre ont fait du code des Ming une des bases de leur législation. Ce qui l’est moins, c’est qu’en même temps que les lois chinoises furent importés un ensemble de concepts, un corpus d’ouvrages, un esprit d’école tendant à remodeler la famille et les rapports sociaux sur le modèle « confucéen », puisque c’est ainsi qu’il est convenu d’appeler le système juridique chinois. Au cours des séances, nous nous efforcerons d’alterner les exposés et les traductions portant sur ces trois traditions juridiques, qui employaient le même système d’écriture, les mêmes concepts et s’inspiraient des mêmes textes de lois, en mettant l’accent sur leurs spécificités autant que sur leurs convergences.

Le séminaire a lieu les deuxième et quatrième vendredis du mois, en 8 séances de 3h (14-17h) :  2019: 8 et 22 novembre ; 6 décembre; 2020: 10 et 24 janvier; 14 et 28 février ;  13 mars.

Lieu du séminaire : salle 481 C, UFR Langues et civilisations de l'Asie orientale (LCAO) aile C - 4ème étage, Université Diderot Paris 7, site des Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann 75013 Paris.

 
Programme de l'année 2019-2020 : mariage et adoption en Chine, en Corée et au Japon à la veille de l’occidentalisation du droit
CALENDRIER MODIFIÉ EN JANVIER 2020

séance 1: présentation. Rappel de l'année précédente, Confucianisme et hiérarchie familiale

séance 2 : reprise du thème “héritiers et adoption en Chine"

10/01 : séance 3 : les conditions de création et de dissolution des liens matrimoniaux en Chine(sur la base de la traduction des Lois du code des Qing : 律/lü n° 101 | Nannü hunyin 男女婚姻/律 ; 律/lü n° 107 : Tongxing weihun 同姓為婚 ; lü n° 116 | Chuqi 出妻)  (ex séance 4)

24/01 : séance 4 : Mariages orthodoxes et hétérodoxes, +  statut social en Chine (ex séance 5 et 6) (traduction des 律/lü n° 102 ;  律/lü n° 109  Synthèse : Quelles étaient les conséquences légales du mariage ;  les lois sur le mariage étaient-elles obsolètes ?

14/02 : séance 5 : héritier et adoption en Corée (ex séance 3)

28/02 : séance 6 : héritier et adoption au Japon et en Chine : comparaison famille souche/système à maison et famille communautaire chinoise, reprise des questions sur l’adoption.

13/03 : séance 7 : Corée : les métamorphoses confucéennes du mariage sous la dynastie Chôson.

27/03 : séance 8 : Japon : les métamorphoses confucéennes du mariage sous le Shogunat et au début de l’ère Meiji

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