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Nous reviendrons brièvement sur le glossaire des termes sur les amnisties. Nous continuerons la discussion engagée lors de la séance précédente sur la meilleure manière de traduire Shi'e 十惡, le terme usuel d'"abominations" étant vraiment insatisfaisant. Le terme désignant des crimes qui sont en même temps des péchés, nous chercherons à déterminer si le droit chinois ancien confondait ces deux notions comme le croient Jiang Yonglin et Zhou Dongping, ou les combinait sans pour autant les confondre comme le croit Jérôme Bourgon. Cela nous amènera logiquement à la question plus générale du rapport entre le droit chinois et la religion: le droit chinois se bornait-il à rétablir "l'ordre cosmique" (un ordre moral et social émanant de la justice céleste incarnée par l'empereur), ou bien existait-il une nette distinction entre l'ordre moral-religieux et l'ordre juridique, comme l'a établi Hsu Tau-lin dans un article qui reste une référence?
À mi séance, nous passerons à l'examen des Huit Caractères dont quelques bons auteurs affirment qu'ils étaient d'une importance vitale pour la compréhension des lois pénales. Déjà présents dans le code des Tang, ce n'est que sous les Song du Sud et les Yuan que certains traités juridiques les ont regroupés en spécifiant leur fonction. Sous les Ming, ils figurent dans les tableaux introductifs au code pénal, accompagnés de commentaires de Wang Kentang; au début des Qing, Wang Mingde renouvelle ce commentaire. Nous discuterons l'interprétation qu'en a donnée Jérôme Bourgon dans un article déjà un peu ancien.